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1. |
SPLEEN IV
04:15
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Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme;
l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
Charles Baudelaire (Les fleurs du mal)
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2. |
LES MOTS
04:33
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Les mots font le vocabulaire
La grande rousse fait l'amour avec le petit Robert
Leurs pages tombent comme l’automne en deuil
Pendant ce temps je suis toujours seul
L’orthographe parait mal dans les vitrines
Les anglicismes écrasent l’expression latine
Certains mots sont bannis de la maison
envoyés en camp de déconcentration
Le texte est un remède
Il soigne la beauté de la pensée
Attention aux ornières
avant de barrer Charles Baudelaire
Les énervés se chamaillent sans fin
les bien-pensants jouent aux plus fins
Les non-voyants sont-ils aveugles ?
tout le monde veut fuir avec les meubles
Parlementaires,
Ils parlent, ils mentent, ils devraient peut-être se taire.
Secrétaire,
Cette personne sait garder un secret.
Sacrifice,
As-tu envie de sacrifier ton fils ?
Démocrature,
Démocratie ou dictature ?
Accusé de réception, levez-vous !
La poésie devient pénible
Les mots crient ce qui est horrible
Attention au paragraphe affamé
Au sang de la prose révoltée
Le texte est un remède
Il soigne la beauté de la pensée
Attention aux ornières
avant de bannir Pierre Vallières
Attention aux ornières
avant de barrer Charles Baudelaire
Les mots en N qui font de la peine
Les mots en A annoncent un trépas
Les mots pour maudire , les mots pour le dire
Les mots pour mourir et les mots pour rire
Alexandrins pleins d’épithètes
Faut-il les jeter aux toilettes
Mots en x ou mots en y
Laissez tomber la racine grecque
Le texte est un remède
Il soigne la beauté de la pensée
Attention aux ornières
avant de bannir Pierre Vallières
Attention aux ornières
avant de barrer Charles Baudelaire
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3. |
ICEBERGS
04:19
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ICEBERGS
Nous sommes comme des icebergs
De notre départ jusqu’à l’arrivée
Fondant peu à peu loin des berges
Dérivant le long des côtes escarpées
Par les mers, selon les courants
Nous déformons les baies
Dans les fjords, déversons nos penchants
Nostalgiques de notre passé
Nous vous montrons une partie
La minuscule dont vous êtes conscients
Mais nous cachons une folie
Dans l’abîme de l’inconscient
Nous sommes issus des glaciers
Avec nos habits de blanc
Et nos rayons bleutés
Glissant sur du temps emprunté
Nous sommes comme des icebergs
Solides aux sculptures inusitées
Fragiles dans les renversements
Ivres dans l’éclatement
Dans bien des barachois
Des anses et des criques
On nous aime et admire à la fois
Sans jamais voir notre cirque
Nous sommes des icebergs
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4. |
LE SERPENT
04:13
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Le serpent (Le serpent qui danse)
Que j'aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau !
Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,
Comme un navire qui s'éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain.
tes yeux où rien ne se révèle
De doux ni d'amer,
Sont deux bijoux froids où se mêle
L'or avec le fer.
A te voir marcher en cadence
Belle d’abandon
On dirait un serpent qui danse
au bout d’un bâton
Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d'enfant
Se balance avec la mollesse
D'un jeune éléphant,
Et ton corps se penche et s'allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ses vergues dans l'eau.
Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants,
Quand l'eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents,
Je crois boire un vin de Bohême,
Amer et vainqueur,
Un ciel liquide qui parsème
D'étoiles mon coeur !
Charles Baudelaire (Les fleurs du mal)
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5. |
CANICULE
05:34
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C’est ça la canicule
Le temps est brûlant
L’atmosphère est nul
Nous sommes morts-vivants
La chaleur nous étouffe
L’humidité écrase
Coups de tapette sur les mouches
Mauvais mots dans les phrases
C’est ça la canicule
En ce mois de juillet
Les murs qui suintent
Mouillent les plinthes
Où est le temps frais
Dans le bain ou la douche
Il fait chaud dans nos bulles
C’est ça la canicule
On prend la vieille voiture
On l’emplit d’enfants
Direction la verdure
Popsicle entre les dents
Sortir de la ville
Chercher la chlorophylle
Fuir les embouteillages
Et quitter la grisaille
Roule, roule, roule…
Loin du smog et de la foule
Un grand stop devant un lac
la famille se jette à l’eau
Dans un grand FLAC !
Allez les petits nagez, plongez, barbotez !
Nous allons nous amuser
une bonne partie de la journée
Tout l’après-midi, on se rafraîchit
Le chien court après les grenouilles
Le chat les souris
Nous somme remplis d’images
Sur cette plage
Va falloir revenir bientôt
Dans not’ logement de la rue Ontario
Roule roule roule
Vers l’autoroute et le goudron
Un grand stop derrière un bouchon
C’est un concert une chanson
Un refrain de Klaxons
Nous ne sommes pas près d’arriver
Dans notre quartier
C’est ça la canicule
Le temps est brûlant
L’atmosphère est nul
Nous sommes morts-vivants
La chaleur nous étouffe
L’humidité écrase
File d’attente pour la douche
Mauvais mots dans les phrases
Pas facile de bouger
Dans l’urbanité
C’est ça la canicule
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6. |
ODABILOU
04:20
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7. |
L'ELEPHANT
03:27
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L’éléphant neurasthénique
Un petit éléphant enfin assez petit
faisait c’est désolant de la neurasthénie
Son grand-père était gris
et son papa aussi
et grise sa maman et gris l’oncle Fernand
Derrière comme devant
Le petit éléphant enfin assez petit
faisait c’est désolant de la neurasthénie
parce qu’il était blanc
Il se tourmenta tant se fit tant de soucis qu’il cessa d’être blanc
et devint lui aussi il devint tout gris
comme ses grands-parents
Comme l’oncle Fernand
Et comme sa maman
Tout gris tout gris tout gris
derrière comme devant
Un petit éléphant enfin assez petit
faisait c’est désolant de la neurasthénie
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8. |
DIMANCHE
04:48
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Dimanche
(Une mer d’orteils, des gargouillis de salive)
Par un dimanche pluvieux (des rires en écho)
Saluons ce temps frileux (des chatouillis de hanches)
Restons là, gardons le lit (des cheveux qui flottent)
Sous les nuages gris (des caresses fatidiques )
Les clous frappent sur le verre (des frissons de colline )
Le café a un goût amer ( des bouquets de lèvres )
La sueur perle sur ton dos (tes seins saillants )
Le temps fuit, il est encore tôt (nos fesses en fauteuil )
J’adore la pluie qui ruisselle
Et la rosée du matin
Les mains qui ensorcellent
Et le restant du vin
La pluie veut crépiter (des aisselles en bretelles)
Elle ne peut arrêter (des poils qui se dressent)
La vague sous les draps (et caetera)
Déferlante sous nos bras (et caetera)
Percussion sur le toit de tôle
Penché sur ton épaule
L’horloge part en délire
Faut penser à partir
Par un dimanche pluvieux
Sous les nuages gris
Restons là, gardons le lit
Sous les nuages gris
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9. |
T8NI WADOSAAN
03:13
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T8ni wadosaan
D’où viens-tu ? Where are you coming from ?
N’ wadossa wigiak
Je viens de la maison, i am coming from home.
Wijawi
Viens avec moi, come with me
Pasodossa skwedak, awazi
Approche-toi du feu, réchauffe-toi
come near the fire, warm yourself up !
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10. |
BLUES A
03:41
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BLUES A
Quand j’étais p’tit gars
Je jouais dans la ruelle
La vie était belle
Dans Hochelaga
Avec les amis
Aucuns soucis
Le plaisir de jouer
L’envie de s’amuser
Je n’aurais jamais jamais connu ça
mais
Je n’aurais jamais jamais connu ça
Si j’avais été dans un pensionnat
L’école du quartier
C’était à la journée
L‘école de la vie
C‘était à l’année
Pendant mon enfance
Mes parents m’ont guidé
M’ont donné confiance
et montrer la fierté
Les anges de l’enfer
avec leur goût amer
Sont venus de Rome
pour brûler des personnes
Quand je pense aux curés
Qui nous disaient de prier
J’ai envie de leur crier
Prière de ne pas toucher
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11. |
VIEUX
02:53
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Vieux
Nous sommes vieux
Nous perdons nos cheveux
Mais nous sommes jeunes de cœur
Et gardons la ferveur
Un genou en plastique
Un cœur électrique
Une hanche artificielle
Tension artérielle
Le dos mal barré
Une scoliose
Un pancréas diabétique
Un acouphène
Me donne la migraine
Les dents composites
Un sourire squelettique
Un trou de mémoire
Je suis dans le noir
Un tour du lac problème cardiaque
Des oreilles bioniques
Une jambe qui se dévisse
Le foie alcoolique
l’appareil orthopédique
Les doigts pleins d’arthrite
Les idées moins claires
Tout ça est un joyeux calvaire
Et vous n’oubliez pas
Que vous êtes mortels
Que la jeunesse
N’est pas éternelle
Évitez l’âgisme
Le tabagisme
Un jour vous aussi vous chanterez
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Stongi Québec
Jean St-Onge est un compositeur de Montréal.Québec
(Canada)
Stongi Express
est un trio (Guitare-basse-batterie) de la région des Laurentides
Avec Luc Poitras-Basse et Gilles De Repentigny-Batterie
Zulum est un quartette Jazz Rock dont les membres sont Sylvain Langlois,sax. Charles Bellerose,Basse. François Corriveau, Batterie. Sylvain Houle, Sax.
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